L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST | ||
Est-ce que tu écris beaucoup ? Non, pas tellement, juste assez pour faire un album. Si j'arrive à écrire au moins 10 chansons en un an, je suis satisfait. Mais c'est peu, du moins pour certaines personnes. Est-ce qu'il te faut beaucoup de temps pour écrire une chanson ? Parfois il me faut beaucoup de temps, ça dépends... C'est un genre de dilhemne. Cela peut être très rapide, une minute et puis après je suis trop paresseux pour peaufiner et finir. Et parfois je laisse tout de côté et j'attend simplement que l'idée surgisse dans mon esprit. Comment vois-tu l'évolution de tes différents albums, jusqu'à celui-ci, ton dernier ? Je pense qu'il y a une similitude sous-jacente à travers tous les albums. Le message reste le même, il y a juste différents façons de dire la même chose. La structure des chansons reste la même, peut-être que ça devient juste un peu plus sophistiqué, mais finalement cela reste pareil. Les seules choses qui changent réellement sont les membres du groupe, les sons et les gens avec qui on baise ! (excusez-moi). Pour moi, les chansons restent dans une même lignée. Cherches-tu à faire passer un message ? Je pense que le message est la chose primordiale ... En fait, je ne sais pas ... J'ai vraiment été marqué par les années Beatles, j'avais 17 ou 18 ans et on écoutais les paroles, le message et ça signifiait tout. Pour moi, cela a été très important. C'est dur à expliquer ... Tout est important. Le tout est de trouver le petit plus qui fera la différence avec le reste. C'est une vieille tradition qui remonte aux Temps Anciens. Les gens qui se déplaçaient et qui chantaient dans la Cour du Roi. Souvent les chansons avaient des significations différentes. C'était une façon d'avoir et de transmettre un message. A ton avis, il était plus facile d'avoir un message, de communiquer il y a une centaine d'années ou plus que de nos jours ? Non, je pense que ça continue et que c'est toujours présent sous différentes formes, car de nos jours on peut bénéficier de toute cette magnifique technologie et j'adore ça car on peut avoir et faire de la musique partout ! Pourquoi es-tu allé à Memphis pour enregistrer cet album ? C'est plutôt un hasard. Le producteur Jim Dickinson m'a demandé : " Hey, t'as des chansons qui sont prêtes ? ", je lui ai dit : " Oui, je pense qu'elles sont finies " et il m'a répondu : " Met ta guitare acoustique dans la voiture ". Ou alors je crois que c'est moi qui ai parlé de voiture car lui voulait partir en avion et il m'a dit : " Prend tes chansons, je vais appeler des gens que je connais, on va faire ce disque, fais moi confiance ". Je n'avais pas à me soucier de quoi que ce soit, il s'occupait de tout. En fait, c'est plutôt un hasard. Je ne sais plus combien de jours on est resté là-bas, 5-6 jours pour faire les bandes et alors Jim Dickinson a dit : " J'ai du mal à croire que c'est possible, c'était trop facile ". Es-tu encore étonné par tes performances ? A chaque fois, je suis étonné. Les réactions des publics européens et américains sont-elles différentes ? Oui. Je pense qu'aux États-Unis, il n'y a pas tant de publicité, de promotion, on ne fait pas toute une " histoire " sur moi. Les gens viennent juste écouter de la musique dans un club, ils viennent pour sortir et prendre du bon temps alors qu'ici les gens veulent voir une personnalité, une personne sur laquelle ils savent quelque chose, quelqu'un qu'ils connaissent. C'est une grande différence. Est-ce que Jack Kerouak ou d'autres écrivains ont influencé ton mode de vie actuel ? Oui, j'ai lu Jack Kerouak quand j'avais déjà 40 ans. Tout le monde ne fait que parler de ce livre ("Sur la route") et je suis prêt à entendre parler d'autre chose . C'est un excellent bouquin mais bon ... Quand j'étais jeune, je ne lisais jamais. Quand j'ai lu ce livre cela m'a rappelé beaucoup de choses. En lisant Burowski aussi ... Qu'est-ce qui te rend le plus furieux dans ce que tu observes autour de toi ? Question difficile ! Les radicaux, les extrémistes, quoi que ce soit de religieux ou de politique, les haines ethniques ... me rendent furieux. Que les êtres humains se fassent du mal toujours et encore. Et qu'est-ce qui te rend le plus heureux ? En politique ? (rires). Un bon repas peut représenter un peu de bonheur, aussi quand tu vois quelque chose qui te fasse rire et bien entendu une belle femme ! C'est le genre de choses qui nous sauve d'une humanité malade. Ce qui me rend le plus heureux, c'est nous. Tu es un éternel amoureux ! J'aime le croire. Que représente pour toi la Route 66 ? C'est la véritable Amérique, l'Amérique authentique, celle où j'ai grandit et que j'aime. Les petits stands de hamburgers ci et là ... A cette époque on était bien aux États-Unis. Ce qui ne signifie pas qu'aujourd'hui, ce ne soit plus bien, mais autrefois, je pense que Mac Donald était meilleur !
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Les liens : le 26 mars 1997 à la
Laiterie de Strasbourg Propos recueillis par Jean-Luc & Eric MULLER |
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